lundi 14 octobre 2013

La bourgeoisie prépare son appareil de répression

Bulletin communiste international #11 – FGCI 

La crise économique s’approfondissant, la bourgeoisie et ses instruments de répression se consolident. Partout dans le monde, les forces policières agissent de plus en plus violemment et avec la bénédiction des démocraties. C’est principalement dans les démocraties que la répression frappe : arrestations sans motif, arrestations massives, encerclement des manifestations et agents provocateurs à l’intérieur, surveillance des prolétaires en lutte, meurtres, tortures, nouvelles et anciennes lois (le "Patriot Act" américain a fait des petits partout) donnant à des individus et des policiers plus de pouvoir pour ne pas dire "tous les pouvoirs". Dans plusieurs pays, les forces policières bénéficient de l’aide des syndicats pour isoler les luttes ouvrières ou encadrer les manifestants. L’attirail d’armes augmente de plus en plus et est largement utilisé :Taser (Pistolet à décharge électrique), Flash Ball (balles de caoutchouc ou de plastique) et même balles réels. La police n’est pas neutre, elle est formée, armée et éduquée pour protéger le système capitaliste, c’est là son but principal.
Voici quelques exemples dans le monde qui ne représentent qu’une infime partie des agissements des forces policières et militaires et de la liberté qu’ils ont d’agir, cautionnés par les médias, juges, lois et commissions d’enquête. Les arrestations massives et les meurtres de manifestants et de militants sont de plus en plus banalisés par les médias des démocraties. Les armées se renforcent autant pour nous amener à la guerre que pour s'opposer aux soulèvements ouvriers.

USA
Le vigile George Zimmerman a été acquitté du meurtre de l’adolescent noir Trayvon Martin. Il avait plaidé la "légitime défense". Les faits remontent à février 2012. L’adolescent, qui ne portait pas d’arme, a été tué par Zimmerman d’une seule balle lors d’une ronde de surveillance. Une loi, valide dans un grand nombre d’États américains permet aux forces de répression bourgeoises de tuer quiconque si on "s'estime en danger" d’être agressé. C’est cette loi que l’avocat a mise de l’avant pour faire acquitter Zimmerman.
Et du côté militaire, l'armée américaine dispose d'un Centre d'entraînement urbain de 4 kilomètres carrés au centre-sud de l'Indiana qui se targue de plus de 1500 « structures d'entraînement » conçues pour simuler des maisons, des écoles, des hôpitaux et des usines. Le site web de ce centre affirme qu'il « peut être adapté pour reproduire des situations étrangères tout comme nationales. »

France

Des lésions oculaires irréversibles de manifestants en France ont été faites par des décharges de Flash-Ball (aux Mureaux en 2005, à Clichy-sous-Bois en 2006, à Nantes en 2007, à Toulouse, Montreuil, Neuilly-sur-Marne ou Villiers-le-Bel en 2009).
Et du côté militaire, l’armée française a fait construire une ville et un village. La ville de Jeoffrécourt est une ville factice, créée de toutes pièces par l'armée française afin d'entraîner ses troupes à la guérilla urbaine, le mode de combat le plus usité du XXIe siècle. Jeoffrécourt condense tous les scénarios des conflits récents, du Kosovo à l'Afghanistan, mixant pavillons périurbains et immeubles abandonnés. On y standardise les combats et les situations de guerre. Dans cette ville fantôme, les militaires en formation peuvent s'emparer d'une ville, d'une église ou se planquer dans un cimetière. Trottoirs, éclairage public et volets qui claquent, tout y est reproduit à l'échelle.
Quant au village Beausejour, il est constitué de 63 maisons, toutes différentes, de nombreux obstacles (barrières, barricades, gravats), de différents types de rues (larges, étroites, en S ou dégagées). Il se compose de différents modules : le village en lui-même, une zone de bidonville dans laquelle il est impossible d'entrer avec des véhicules, un camping formé de caravanes (peut-être pour s’y entraîner à expulser les Rom), une rue créée de toutes pièces et un hameau dit défensif.

Canada
- Un premier policier torontois à être traduit en justice sous des accusations criminelles à la suite des manifestations contre la réunion du G20 à Toronto en juin 2010 a été acquitté récemment. Le constable Glenn Weddell avait été accusé après que le journaliste Dorian Barton eut subi une fracture à l'épaule, le 26 juin 2010. Dorian Barton s'était aventuré sur le terrain de l'Assemblée législative de l'Ontario durant une manifestation. Il a raconté, dans son témoignage, avoir été heurté par-derrière alors qu'il photographiait des policiers à cheval.
- Un mois après que la police de Toronto eut abattu Sammy Yatim, la ministre ontarienne de la Sécuritaire communautaire, Madeleine Meilleur, a annoncé que tous les policiers de la province pourront être équipés d'un Taser.
- Suite à la répression féroce et scandaleuse exercée contre les étudiants, le chef du Service de police de la ville de Montréal et le directeur de la Sûreté du Québec se sont présenté devant une commission bidon d’enquête à propos des événements du printemps 2012 au Québec. Ils ont affirmé que les policiers ont fait un « travail remarquable » dans un contexte difficile et inédit. Rappelons qu’il y a eu plus de 3000 arrestations dont plusieurs avec blessures graves (œil crevé, oreille arraché et traumatisme crânien). Ils envisagent d’utiliser de nouvelles armes chimiques. Aucun policier n’a, bien évidemment, été un tant soit peu poursuivi.

Comme le disait, il y a un siècle déjà, Rosa Luxemburg : "Souillée, déshonorée, pataugeant dans le sang, voilà comment se présente la société bourgeoise, voilà ce qu'elle est."
Ouvrons bien les yeux et la conscience sur ce qu'est réellement la démocratie bourgeoise.
Steve (CIK), septembre 2013

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