dimanche 1 novembre 2009

Disparition du quorum lors d’une 2ième assemblée syndicale

Une deuxième Assemblée générale de l’Alliance des professeurs de Montréal aura bientôt lieu sur des amendements aux statuts et règlements de l'Alliance. (Note)

Ainsi le CA de l’Alliance se prononce en accord avec l’amendement 3.04 proposé par le comité des statuts.

« Le quorum d'une Assemblée générale est de deux cent cinquante (250) membres.

À défaut d’obtenir le quorum de 250 membres, le Conseil d’administration peut convoquer à nouveau l’Assemblée générale pour une réunion spéciale comportant le même ordre du jour et, dans ce cas, le quorum ne serait pas requis.

Si l’Assemblée initialement convoquée l’avait été en application d’une loi pour l’adoption d’une convention ou pour un vote de grève, ou en application des dispositions prévues aux alinéas b) et c) de l’article 3.03.2 des présents statuts, le Conseil d’administration doit convoquer cette deuxième réunion sans exigence de quorum dans les délais prescrits

Le quorum est formé du total des membres présents à la session préliminaire en matinée et à la réunion de l’AG en soirée. » Les caractères gras sont de moi.

Le CA est bien conscient du désintéressement des membres. Il a trouvé comme solution à l’absence de quorum lors d’une 2ième assemblée générale de laisser tomber le quorum. Ce qui veut dire que 100 ou 200 membres pourront voter les propositions du CA et de l’assemblée de déléguées en prétendant représenter plus de 7200 membres. C’est déjà scandaleux que le quorum ne soit que de 250 on passera à quelques pelés et un tondu.

Et le CA ose nous dire « Le Conseil d’administration est d’accord avec les recommandations du Comité des statuts parce que nous croyons que ce sont de sages recommandations qui ne pourront qu’améliorer la vie démocratique de notre syndicat. Bis #8 13 octobre

Vous avez bien lu ce sont de sages recommandations qui ne pourront qu’améliorer la vie démocratique de notre syndicat.

Pourtant les membres sont écoeurés des assemblées générales syndicales avec la question préalable, la demande de vote et le dépôt généralement des propositions des membres, ces règles antidémocratiques qui empêchent les membres de débattre leurs propres propositions sans compter le chronomètre qui règle nos interventions à la seconde près. Cette absence de changement dans la procédure des assemblées générales et la demande d’absence de quorum lors d’une 2ième assemblée n’est pas sans lien avec l’isolement et le corporatisme dans lesquels le syndicat veut maintenir ses membres.

Alors que des milliers de travailleuses et de travailleurs se sont réunis le jeudi 31 octobre dans le cadre de la lutte du secteur public, le CA lui trouve plus important de faire une 2ième assemblée générale pour voter l’abolition du quorum.

Avec la lutte des travailleuses et des travailleurs du secteur public qui s’en vient , il ne faudra donc pas s’attendre à des propositions de grève générales illimitées et élargies au plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs. L’Alliance comme la très grande majorité des syndicats tant de la FAE que de la CSQ, a réussi à nous empêcher de le faire et même d’en débattre lors des dernières négociations. Ils proposèrent plutôt des grèves inutiles d’une journée ou deux. Cette fois-ci l’Alliance prend les devant. Aucun pas en avant dans l’élargissement de la lutte aux autres profs du Québec et trois pas en arrière dans la mobilisation. Pas un mot sur l’élargissement de la lutte aux autres travailleuses et travailleurs de la CSDM par exemple. Le syndicat est un ennemi rusé parmi nous qui se cache derrière des propos de défense des enseignants.

Tous les syndicats « regardent » la crise économique que nous subissons, ils sont incapables de promouvoir ou d’organiser de véritables luttes. Ils sont limités par les règles du code du travail, les carcans que sont les conventions collectives et leur crédibilité à maintenir vis-à-vis du patronat.

Nous devons rejeter le chantage habituel "ou cela ou rien" du gouvernement qui veut nous faire payer la crise.

Afin de ne pas faire des grèvettes inutiles ou des grèves plus longues mais contrôlées par les syndicats ou des grèves isolées d’un seul groupe de travailleurs il faut

. mettre sur pied des assemblées générales véritables des travailleuses et travailleurs d’un même employeur, indépendantes des syndicats qui pourraient avoir les caractéristiques suivantes :

. Les travailleuses et les travailleurs peuvent s’exprimer avant les demandes de vote sur les propositions.

. Des ordres du jour faisant le bilan de nos luttes.

. Un service de garde sur place ou près du lieu de l’assemblée.

. Des présidents d’assemblées ayant un esprit ouvert et qui tiennent compte avec souplesse des nouveaux profs. (Pas de contrôle bureaucratique qui compte les secondes des interventions).

. Des invitations et des envois de délégations à d’autres travailleuses et travailleurs en lutte.

. Créer des comités de grève ou de mobilisation qui doivent rendre des comptes à nos assemblées et être élus et révocables en tout temps.

Cela peut paraître utopique pour certains mais ce type d’assemblée a existé lors de la lutte des travailleuses et des travailleurs du secteur public en 1972 et cela arrive quelque fois lors de lutte en Europe. C’est la seule façon de contrer des lois spéciales et le sabotage de nos luttes par les syndicats.

Ce qui est sûr c’est que s’en remettre au syndicalisme et à leur routine de lutte c’est courir tout droit à la défaite.

Finalement la crise actuelle du capitalisme, la pire depuis 1929, ne peut nous mener qu’à plus de barbarie à l’échelle mondiale. Il faut donc songer sérieusement pour l’avenir de l’humanité, à un monde sans frontières, sans argent et sans classe sociale. Un monde qui n’est pas basé sur le profit. Notre seul choix le socialisme ou la barbarie.


Un militant des communistes internationalistes de Montréal
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Note: Le syndicat lors de cette 2ième assemblée générale syndicale a finalement réussi à faire passer l'amendement.

1 commentaire:

  1. Nous le savons, les syndicats sont beaucoup plus préoccupés à se concerter avec les commissions scolaires ou avec le gouvernement. Ce sont des policiers dans l’école qui veillent à ce que toute lutte soit bien encadrée par le syndicat et légale. Conscients de cela, plusieurs enseignantes et enseignants délaissent de plus en plus les syndicats.
    La bureaucratie syndicale pour continuer à fonctionner a réussi à abolir la règle du quorum pour les assemblées générales de plusieurs syndicats affiliés à de la Fédération Autonome de l’Enseignement (FAE).

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