vendredi 28 novembre 2008

Du nationalisme à l'internationalisme


Nous avons publié la brochure Du nationalisme à l’internationalisme.
Cette brochure raconte le parcours d’un militant sur une période d’environ 40 ans. Pour lui, des groupes nationalistes aux groupes maoïstes, le passage se fait assez facilement car ce sont tous, au fond, des nationalistes avec la défense du concept stalinien du « socialisme dans un seul pays » pour ces derniers. Il a bien connu les maoïstes ayant été militant fondateur du groupe maoïste En Lutte! La brochure est son autobiographie politique.
En introduction il écrit: « Cette brochure vise à commenter mon activité politique de militant en me basant sur ma connaissance actuelle des positions de la Gauche communiste. »
Sa brochure a à la fois pour objectif de faire la critique de ses activités passées (par exemple, une critique du courant maoïste dans lequel il a longtemps évolué) et à montrer que ces mêmes activités étaient étrangères au prolétariat. De fait, il a surtout écrit cette brochure afin que de jeunes ouvrières et ouvriers, étudiants et étudiantes ne reproduisent pas les mêmes erreurs et aient une connaissance des politiques de la Gauche communiste, le véritable camp prolétarien. Apprendre de nos luttes et erreurs passées est un aspect important du marxisme.
Il raconte ici sa vie de militant, non pas pour la mettre en exergue, mais plutôt pour faire un bilan critique des groupes et organisations politiques qui ont été au centre d’une grande partie de sa vie. Ces mouvements nationalistes et/ou gauchistes ont détourné et détournent encore des ouvrières, des ouvriers, des étudiantes et des étudiants de la lutte pour le socialisme et l’internationalisme.
En voici un extrait :
« En Lutte! demeura néanmoins dans le vacuum politique de la théorie stalinienne pour l’édification du socialisme dans un seul pays. Le soutien aux luttes de libérations nationales, qui se résume à appuyer une bourgeoisie au détriment d’une autre (position, il va sans dire, complètement anti-prolétarienne), dans les pays de la périphérie capitaliste continua donc»
Le nombre de copies étant épuisé, nous pouvons l'envoyer par téléchargement. Il suffit de nous le demander en écrivant à: cim_icm@yahoo.fr
Une version anglaise est aussi disponible.
Table des matières


Introduction
Mes origines
Mes années dans le cul-de-sac du nationalisme ou la nation au-dessus
de la lutte des classes
La lutte des chauffeurs de taxi contre Murray Hill
Mes années dans le cul-de-sac du maoïste ou le socialisme dans un seul pays
La crise d’octobre 1970
Quelques autres événements importants au Québec et dans le monde
qui m’ont influencé
L’Atelier Ouvrier
L’Équipe du journal En Lutte!
Les clandestins des Jeux olympiques de 1976
Encore la police et ses mercenaires
Dissolution du groupe maoïste En Lutte !
La lutte contre les pesticides dans une ville de banlieue
Années 89 et 90 : effondrements de l’Union soviétique et de ses pays satellites
La lutte entre la bourgeoisie Mohawk et les bourgeoisies canadienne et québécoise
à l’été 90
Un mémoire qui fait le jeu de la démocratie bourgeoise
Le sommet socio-économique de 1996
Le sommet des Amériques à Québec en avril 2001
Découverte de l’existence de la Gauche communiste
Chant l’Internationale

Annexes
I- Positions de base des communistes internationalistes de Montréal
II- Le « chacun pour soi »
III- Le marxisme et la police
IV- Le terrorisme une arme de guerre de la bourgeoisie
V- Un cirque de la noirceur et du mensonge : l’Assemblée nationale
VI- Extrait de La Question du syndicalisme au Québec
VII- Données sur des grandes entreprises québécoises
VIII- Origine de la Gauche Communiste
IX- Le prolétariat de Grèce nous montre le chemin

dimanche 23 novembre 2008

Un cirque de la noirceur et du mensonge : l’Assemblée nationale

(Ce tract est une réédition avec de légères modifications d'un tract paru en 2007)
Les élections sont le meilleur moyen qu’ont trouvé les femmes et les hommes d’affaires et leurs valets politiciens pour détourner le prolétariat de sa tâche historique : l'émancipation de l'ensemble de l'humanité. C’est un terrain où il n’a aucune véritable place sauf lorsque vient le temps de tracer un X à tous les quatre ans pour mettre au pouvoir des bourgeois du même genre, comme les Charest, Boisclair, David, Dumont etc...
Le dévoiement de la classe ouvrière vers la démocratie bourgeoise depuis 100 ans a entraîné sa défaite et sa passivité. Les « citoyens », comme le disent les politiciens et les syndicalistes, en voulant faire oublier l’existence de la classe ouvrière, sont enfermés dans un choix kafkaïen : choisir entre des partis politiques qui ne s’opposent pas réellement en termes d’idées mais qui sont obsédés par la prise du pouvoir gouvernemental.
Tout cela, au moment où la crise guette de plus en plus le capitalisme : problèmes environnementaux et impossibilité du développement durable dans la course effrénée aux profits qui représente le climax du système capitaliste, chômage et précarité croissante, excuse du terrorisme pour empêcher toute opposition critique à l’ordre économique et politique, et polarisation des nationalismes vers une déflagration mondiale.
S’abstenir, c’est refuser le pouvoir bourgeois, c’est refuser sa légitimité, c’est le refus de son extorsion quotidienne de la plus-value à partir du travail de la classe ouvrière.
Ouvrières, Ouvriers, nous devons être conscient que les élections ne changent rien.
Le chantage des fermetures de type Olymel va continuer. Les syndicats qui braillent qu'il faut « Agir ensemble pour le Québec » nous incitent toujours à voter pour différents clones. Les vrais décideurs ne sont pas les députés; ce sont les hommes et femmes d’affaires, les hauts fonctionnaires des entreprises d’état, bref tous les possesseurs des moyens de production qui détiennent les rênes d'entreprises comme chez Bombardier, Québecor, Olymel, Hydro-Québec, et une éventuelle Eole Inc. Leur but : la recherche du profit pour leurs actionnaires et dirigeants. Parmi ceux-ci, on doit aussi compter les hauts dirigeants des entreprises d’état, ces mêmes entreprises d’état qui sont en symbiose avec leurs sœurs du privé. Par exemple, la fourniture de l’électricité à coûts abordables aux PME ou à un monopole quelconque, que ce soit avec Hydro-Québec ou Eole Inc., est un des aspects de l’étroite relation entre le capitalisme d’état québécois et le capitalisme privé. De la CSN en passant par Québec Solidaire jusqu’aux Verts, cette « relève » politicienne ne veut qu’améliorer « l’économie du Québec » pour le bénéfice des entreprises, et créer de l’emploi, mais des emplois de plus en plus précaires. Cette bande de parvenus n’ira jamais dire qu’en économie capitaliste, l’emploi n’est que temporaire et le recul sur les salaires est de plus en plus permanent. Face à la désillusion que crée le Capital, leur solution c’est non de l’abattre mais de prolonger son existence, sa démocratie, son extorsion de la force de travail de notre classe. Ils cherchent à nous faire voter parce qu'il croit le capitalisme éternel alors, selon eux, faisons avec!
S’abstenir ne sera pas suffisant
La croissance des abstentions aux élections révèle le désintéressement de plus en plus grand des travailleuses et des travailleurs. Cependant, ce ne sera jamais suffisant. Cessons de quêter auprès de l’État bourgeois par des pétitions, des votes ou des marches à la "Françoise David". La dictature de la bourgeoisie doit être détruite et remplacée par la dictature du prolétariat dirigée par les conseils ouvriers. C’est la perspective du combat de notre classe contre la classe des parasites de notre force de travail qui doit nous motiver. Prolétaires, nous devons nous unir en participant à la construction d’un parti prolétarien internationaliste, un parti anti-stalinien!
Des communistes internationalistes, Montréal

lundi 13 octobre 2008

Le capitalisme agonise ! Prolétaires de tous les pays, unissez-vous pour l'abattre!

Des faillites retentissantes de grandes banques, la chute des bourses, la raréfaction du crédit aux entreprises et aux particuliers, des nationalisations en catastrophe de banques et de compagnies d'assurances afin d'éviter un effondrement brutal de tout le système financier international, et maintenant la récession mondiale qui s'installe et qui va s'approfondir ; tout cela provoque une panique réelle parmi les gouvernements et les capitalistes de la planète. Cela provoque aussi une lourde inquiétude dans l'ensemble de la population et en particulier dans tout le prolétariat. Chaque ouvrier, employé, salarié, sait très bien qu'il va devoir payer la facture. A commencer par le coût des nationalisations des grands établissements financiers américains, européens et autres.

La faillite du capitalisme est irrémédiable

Selon les gouvernements, les politiciens, les médias et autres bonimenteurs de la bourgeoisie, cette crise serait due à l'irresponsabilité de mauvais agents de bourse, de traders qui ont joué avec le feu en bourse. Mensonge ! A l'immoralité de financiers rapaces. Mensonge ! A la folie de l'immobilier et de ses "subprimes". Encore un mensonge ! A la dérégulation des marchés. Ils ne cessent de mentir ! Il aurait suffit, nous disent-ils, de "moraliser" le capitalisme financier et d'imposer des règles plus contraignantes pour éviter cette catastrophe. A chaque fois, à chaque nouvelle crise, on nous ressort le même baratin : le capitalisme n'est pas en cause ; ce sont juste ses excès.

Mais il n'y a personne pour nous expliquer pourquoi les capitaux préfèrent se diriger vers la spéculation plutôt que vers les secteurs de la production. Pourtant c'est simple : les profits dégagés par des investissements dans les secteurs de la production sont trop faibles. Et ils sont trop faibles parce que le marché mondial est incapable d'absorber toutes les marchandises que les forces productives peuvent créer. Il y a longtemps que le capitalisme développe, par l'exploitation de la classe ouvrière de tous les pays, une telle capacité de forces productives mais que celle-ci ne trouve pas les débouchés commerciaux pour l'écoulement de toutes les marchandises produites. Il y a donc une contradiction historique dans le capitalisme : il y a trop de forces productives alors même que des milliards d'êtres humains sont dans la misère, incapables d'acheter l'immense masse de biens produits. C'est ce qui signe la faillite historique du mode de production capitaliste et la terrible crise actuelle n'en est que la manifestation.

Nous payons la fuite en avant du capitalisme dans l'endettement massif et généralisé !

Un des moyens qu'utilise le capitalisme, depuis des lustres, pour surmonter la surproduction de marchandises est de créer artificiellement un marché par l'endettement massif et généralisé, en premier lieu celui des Etats. Mais, même s'il retarde l'explosion de la maladie, le remède ne fait qu'aggraver le mal. Aujourd'hui le monde capitaliste se retrouve devant une montagne de dettes que personne - et surtout pas les Etats ni la classe dominante - ne va rembourser... et que le prolétariat international va devoir payer de sa sueur et de son sang. Tout comme les nationalisations des banques en faillite, le fardeau de l'injection massive de "liquidités" des banques centrales pour empêcher la pénurie de crédit - et donc la paralysie de l'économie - et la création de fonds de sauvetage des banques va être supporté par la classe ouvrière à coup de sacrifices, de misère, d'exploitation accrue, de chômage et de répression.

Mais, pas plus que l'endettement généralisé, cela ne va suffire. Devant les faillites et le manque de marché solvable - et même si, aujourd'hui, en cette fin d'année 2008, prise de panique devant le risque d'effondrement général, la bourgeoisie mondiale fait momentanément taire ses rivalités afin de trouver une réponse d'ensemble -, la concurrence économique et commerciale, déjà aiguë, va devenir demain encore plus sauvage et brutale ; et en tout premier lieu entre les Etats capitalistes, qui sont les expressions de chaque capital national et les principaux défenseurs de ses intérêts. Tout cela ne peut déboucher, outre une exploitation accrue de la classe ouvrière dans tous les pays, que sur des rivalités commerciales et économiques exacerbées, au point de se transformer en rivalités politiques, militaires et impérialistes dans lesquelles les principales puissances capitalistes du monde jouent les premiers rôles, les unes contre les autres.

Nous payons la fuite en avant du capitalisme vers une nouvelle guerre mondiale !

Aucune illusion à avoir ! Il n'y a pas de réforme possible et encore moins de solution dans le capitalisme d'aujourd'hui. Pour ce dernier, il n'y a qu'une issue à la crise économique et à la faillite globale et définitive qu'elle représente : ce sont des destructions massives et des charniers gigantesques par le moyen d'une guerre mondiale. C'est ce que ce système a prouvé par deux fois au 20ème siècle. La crise de 1929 - à laquelle tous les économistes et autres se réfèrent aujourd'hui, avec angoisse, pour décrire l'ampleur de la crise actuelle - a débouché sur la 2ème guerre mondiale. Il en fût de même des difficultés économiques - exprimées par la crise financière de 1907 - du début du 20e siècle qui précipitèrent le monde capitaliste dans la 1ère guerre mondiale. D'ores et déjà, la brutale récession internationale qui vient à peine de commencer ne peut qu'exacerber encore plus les rivalités impérialistes entre les grandes puissances. Les guerres locales se multiplient sur tous les continents, mettant de plus en plus directement face à face les principales puissances impérialistes comme vient de le manifester la guerre entre la Russie et la Géorgie. Loin de se calmer, ce conflit, qui a mis directement face à face la flotte russe et la flotte américaine en mer Noire, a pour conséquence une accélération de la mise en place de dispositifs militaires partout dans le monde et surtout en Europe même. Tout un chacun peut le constater, se manifestent clairement des préparatifs d'affrontements militaires entre les principales puissances impérialistes de la planète.

Aucune illusion ! Il faut abattre le capitalisme et édifier une société sans classe !

Aucune illusion ! Le capitalisme en faillite se prépare à des affrontements décisifs, massifs, brutaux et sanglants contre la classe ouvrière internationale afin de lui imposer une soumission complète et totale. Car seul le prolétariat international - la principale classe productrice, la classe salariée -, représente un obstacle, pour la classe dominante, dans sa marche à la guerre généralisée. Seul, il peut réellement combattre, détruire le capitalisme, sauver l'humanité et édifier une nouvelle société sans classe, donc sans exploitation et sans guerre.

Combattre le capitalisme ? La classe ouvrière le fait déjà actuellement à travers ses luttes et grèves, aussi limitées qu'elles soient, contre les politiques capitalistes de tous ordres. Les médias exercent sur ce plan une véritable censure et, quand ils ne peuvent plus cacher la réalité de ces combats, ils la travestissent. Qui, ces derniers jours, a entendu parler de la grève générale en Belgique ? Qui, ces derniers jours, a entendu parler de la grève générale en Grèce ? Qui a entendu parler des grèves et manifestations dans l'automobile en Europe, à Volkswagen, à Renault etc. ? Qui a entendu parler de la grève des ouvriers de Boeing aux Etats-Unis ? Et combien d'autres encore, sur tous les continents ?

Ces luttes, bien que souvent insuffisantes encore pour faire reculer la bourgeoisie dans ses attaques immédiates, expriment le fait que la classe ouvrière refuse de soumettre ses intérêts à ceux de la classe exploiteuse, qu'elle n'est pas prête à accepter de nouveaux sacrifices encore plus lourds et brutaux : le chômage massif, une baisse drastique des salaires, des prestations sociales, des retraites, en gros des politiques intolérables que la bourgeoisie, au prise avec la récession, commence déjà à vouloir lui imposer. Et, encore moins, le sacrifice ultime de la vie dans une guerre généralisée.

Détruire le capitalisme ? C'est dans ces luttes d'aujourd'hui, dans leur développement, dans leur extension et dans leur unification, que le prolétariat international développe sa détermination et sa confiance dans sa capacité à lutter, à résister. C'est dans ces luttes qu'il développe surtout son expérience et sa conscience, donc sa capacité à détruire le capitalisme et à édifier une autre société, exempte de guerres, de famines et de misère, sans classes ni exploitation. C'est aussi dans la capacité des groupes authentiquement communistes d'aujourd'hui - aussi faibles, dispersés, isolés soient-ils - à intervenir dans ces luttes de manière décidée et déterminante, en mettant en avant des orientations politiques de lutte claires, que ce combat de la classe ouvrière pourra prendre toute sa dimension. Et c'est dans la capacité de ces minorités politiques à s'unir et constituer un véritable Parti communiste mondial, que le prolétariat international pourra réellement et efficacement s'approprier le programme de la révolution, le programme communiste.

Il faut en finir avec les illusions : avec la faillite du capitalisme, l'heure est à des affrontements massifs et frontaux entre la bourgeoisie et le prolétariat. Ce dernier ne peut se permettre de rater ce rendez-vous. Le sort de l'humanité en dépend.

13 octobre 2008

Des communistes internationalistes de Montréal (Canada) CIM

La Fraction Interne du Courant Communiste International (Mexique, France) FICCI

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samedi 11 octobre 2008

35 ans de luttes ouvrières - Bilan et perspectives : un « bilan » personnel sans perspective

Le 13 septembre dernier eût lieu une conférence donnée par Richard St-Pierre, actuellement affilié au Bureau International pour le Parti Révolutionnaire par l’entremise du Groupe Internationaliste Ouvrier dont il est membre en règle. Celle-ci était une présentation de la NEFAC (Montréal), une fédération anarchiste présente au Québec depuis quelques années.
Le titre de la conférence « 35 ans de luttes ouvrières – bilan et perspective » donnait beaucoup à espérer. D’autant plus que les années soixante-dix et quatre-vingt furent chargées d’affrontements ouvriers un peu partout au Québec. Ici, d’ailleurs, nous tenons à le préciser : la conférence se voulait principalement tirée de l’expérience personnelle du militant St-Pierre; et donc, c’est un bilan des luttes ouvrières québécoises auquel il fallait s’attendre…
Dans la salle, beaucoup de sang neuf, de nouveaux visages; du moins, aux yeux des militants que nous sommes. Une quarantaine de personnes sont ainsi présentes lors de cet évènement tenu dans un bar du centre-ville. D’ailleurs, disons-le immédiatement, en ce qui a trait à l’organisation de cette rencontre, on peut dire qu’elle fut un franc succès.
Maintenant, pour quiconque ne connaît pas Richard St-Pierre ou qui n’est pas familier avec l’histoire du mouvement ouvrier québécois, la conférence devait être fascinante. Il faut dire que le conférencier possède une verve étonnante et sait captiver son auditoire. La description faite de ses expériences passées au cœur des différentes luttes dans lesquelles il fut impliqué est admirablement soutenue. Cependant, lorsqu’on l’a assez bien côtoyé, ce sont des histoires qui nous ont déjà été servies et qu’on a maintes fois entendu. Certes, cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas intéressantes à réentendre. Mais passons!
St-Pierre nous parle de ses expériences ouvrières dans les mines, au syndicat des travailleuses et travailleurs en garderie qu’il a co-fondé, au Regroupement Autonome des Jeunes, au Comité des Sans Emplois comme l’un de ses cofondateurs et très peu, étant donné sa longue implication dans l’organisation maoïste En Lutte. Par contre, aucune critique véritable de ce type de militantisme gauchiste ne fut déployée durant la conférence de la part de celui qui, rappelons-le, est un des seuls représentant du BIPR – en plus d’être un des principaux représentants de la Gauche Communiste – en sol canadien.
Par notre présence à cet évènement, nous nous étions donné comme mandat de faire ressortir la ligne politique générale du camp prolétarien (critique des syndicats, du frontisme, nécessité du parti de classe, etc) et de soutenir le camarade St-Pierre lors des discussions. Malheureusement, notre participation ne fut pas celle espérée.
L’évènement étant tenu par des anarchistes de classes qui, bien qu’étant sympathiques et amicaux à l’endroit des internationalistes en général, n’ont rien à voir avec le camp prolétarien, nous nous attendions donc à une certaine critique des organisations gauchistes dans lesquelles St-Pierre a milité. Une critique ou encore un simple dépassement des idées véhiculées par celles-ci! Le fait que cet évènement ait été organisé par des anarchistes ne fait pas automatiquement de celui-ci un évènement opportuniste. Au contraire, nous saluons l’esprit de camaraderie de St-Pierre et sa participation à l’évènement. Donc, sans affirmer que la conférence était en soi opportuniste, nous pensons que son contenu l’était à certains égards par le manque de critique tiré des luttes ouvrières dressé par le conférencier. Nous pensons que l’auditoire n’eut pas véritablement droit au bilan de St-Pierre.
Outre le manque de critique du gauchisme, du syndicalisme, et de l’opportunisme dans la classe ouvrière, l’aspect « perspective » pour la classe ouvrière n’a pas été abordé parce que beaucoup trop de temps été alloué à raconter des expériences personnelles du conférencier. Car le titre sous-entendait aussi une discussion au sujet des perspectives de luttes et de transcroissance des luttes (la révolution) pour le prolétariat. Quelques questions furent posées à ce sujet, mais aucun véritable débat de fond n’eût lieu.
Bien que St-Pierre nous rappelle à maintes reprises avoir préparé un long exposé sur la « conscience » qui ne put être présenté par manque de temps, il nous semble que cet apport aurait été des plus enrichissants. Ce chapitre fut donc complètement rayé de la rencontre. Dommage! En 2008, la conscience de classe et la conscience révolutionnaire ont bien besoin d’un rappel.
Il fut soulevé que d’autres conférences tenues par la NEFAC et auxquelles St-Pierre participerait pourraient avoir lieu dans un avenir proche. Espérons qu’il y aura alors une démarcation claire d’avec les gauchistes.
Conclusion : une conférence sans véritable bilan ni perspective qui laissa malheureusement les camarades prolétaires sur leur faim!
Des communistes internationalistes de Montréal 11 octobre 2008

mercredi 28 mai 2008

Réponse à l’action des groupes gauchistes le 1er mai 08



Le capitalisme est notre misère...

Semons la confusion révolutionnaire !


La récente Journée Internationale des Travailleurs et des Travailleuses, le premier mai passé, nous fut servie sur un écoeurant lit de Procuste par les diverses organisations gauchistes qui polluent le milieu politique prolétarien de l’ensemble du Québec. En effet, tout un tas d’organisations libertaires provenant d’horizons éclatés (NEFAC, Anarkhia) s’unirent avec les maoïstes et autres staliniens (Parti Communiste Révolutionnaire, Carrefour Québec-Cuba) autour d’un tract extrêmement confus sensé représenter la colère des soi-disant « pauvres » et « opprimés » du monde entier, deux termes fourre-tout et vaporeux qui sont depuis toujours utilisés par la bourgeoisie – et qui ne représenteront jamais que des catégories sociales à géométrie variable ; deux termes, donc, complètement étrangers au marxisme et aux prolétaires…

Ainsi, tout au long du texte, il n’est jamais fait mention de la seule classe capable de mener à bien le projet révolutionnaire : le prolétariat ! L’autonomie du prolétariat face à la classe qui l’oppose – la bourgeoisie – est une condition sine qua non pour le développement de ses luttes vers le projet révolutionnaire communiste ; le seul projet historique, affirmons-le clairement, visant à mettre un terme final au mode de production capitaliste. Cependant, ici nous souhaitons mettre un bémol : nous ne doutons pas forcément d’une réelle volonté révolutionnaire de la part de certains individus composant ces groupes ; des individus qui n’auraient pas encore fait le bilan des luttes et défaites de la classe ouvrière depuis l’instauration d’un capitalisme d’état au cours des années 20 en Russie.

Cependant, il est essentiel de rappeler que les groupes ayant signé cet appel ne partagent pas la même vision de la lutte des classes, de « l’anticapitalisme », et surtout ils ne tirent pas les mêmes leçons historiques des combats menés par le prolétariat au cours des derniers siècles. En fait, la plupart de ces groupes sont ouvertement réformistes, crypto-réformistes, ou ne savent même pas qu’ils boivent à cet eau, en optant pour différentes formes de capitalisme (comme le capitalisme d’état stalinien du PCR et de Carrefour Québec-Cuba, ou le capitalisme autogéré de la NEFAC).

Rappelons aussi, encore et encore, que le capitalisme à visage humain n'existe pas. Pour le prolétariat, réparer les pots cassés du capitalisme en utilisant le capitalisme est une idée trompeuse et impossible. Le capitalisme est un système de classes basé sur la plus-value produite par notre classe. Il n’est pas question de parler de solidarité humaine comme le propose l’appel puisque ce monde est divisé en deux classes antagoniques qui s’affrontent quotidiennement. Le communisme n’a absolument rien à voir avec ces groupes puisque dans les faits, communistes ils ne sont pas ! En réalité, la seule classe sociale capable de transformer ce monde est le prolétariat, et l’internationalisme prolétarien en est une condition essentielle.

Les idées communistes, la perspective communiste, se diffusent seulement en travaillant dans les rangs du prolétariat et non pas en s’isolant dans des groupes de la gauche ou de la droite du capitalisme. Cette action aventuriste représente ainsi, dans les faits, une réponse bâclée et opportuniste aux conditions historiques d’isolement du gauchisme face à la classe. Ainsi, l’alliance avec ces groupes, dont les politiques (nationalisme, syndicalisme, autogestion capitaliste) sont clairement opposées aux intérêts du prolétariat, ne peut les mener qu’à un cul-de-sac opportuniste qui ne sert en fin de compte que les desseins de la bourgeoisie en semant la confusion – et toujours plus de confusion – au sein de notre classe.

En effet, toutes les alliances, fronts communs, fronts antifascistes, avec la gauche ou la droite du capital – et ipso facto avec des fractions de la bourgeoisie – ne peuvent aboutir, en dernier lieu, qu’au désarmement du prolétariat devant son adversaire en lui faisant quitter le seul terrain où il puise sa conscience et ses forces, c'est-à-dire son terrain de classe ! Tout courant politique qui tente de lui faire abandonner ce terrain en tentant de l’adjoindre à des intérêts qui lui sont contraires sert directement les intérêts de la bourgeoisie. Pour les marxistes, il ne sera jamais question de moindre mal. Le seul objectif qui soit valable est la transcroissance des luttes de classe vers, en premier lieu, la dictature du prolétariat ; et en second lieu, le communisme.
Camarades communistes, camarades révolutionnaires, sortez des rangs du gauchisme et rejoignez votre classe…

À bas les dictatures de partis !

À bas le frontisme et les fronts populaires !

Vive la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale!

Des communistes internationalistes, Montréal Mai 2008

klasbatalo1917@gmail.com

jeudi 1 mai 2008

Fermetures d’usines, congédiements et suspensions, c’est ce que nous offre la bourgeoisie mondialement

Aujourd'hui, partout dans le monde, le capitalisme en crise multiplie ses plans de gestion économique qui se traduisent par des fermetures d'usines, des mesures de licenciements massifs, par des baisses de salaires pour ceux qui conservent leur emploi.. Essentiellement, par plus de misère pour notre classe, le prolétariat. Ceci sans parler des 2/3 de l'humanité que ce système maintient et laisse mourir dans la famine. Aujourd'hui, ici et là de par le monde, ce même capitalisme répand la barbarie sous toutes les formes possibles et imaginables : multiplication des guerres et des foyers de tensions interimpérialistes, propagation des actes de terrorisme sauvages et multiples - sans oublier les catastrophes dites "écologiques" de plus en plus nombreuses - occasionnant, tous les jours, des milliers de morts et de mutilés.

La classe dominante, avec l’aide de ses médias, s'évertue à justifier toutes ses politiques anti-ouvrières par les prétendues "nécessités impératives" d'une "mondialisation" idéologiquement fabriquée, de même qu'elle cherche à se dédouaner des atrocités quotidiennes qu'engendre son système en nous offrant en pâture des trous de cul locaux (Vincent Lacroix, Pierre Karl Péladeau et Conrad Black) ou en incriminant la fatalité et le "pas de chance".

Mais des ouvriers et des ouvrières résistent!

À Olymel de Vallée-Jonction, le vendredi 18 avril, suite à des mesures disciplinaires visant sept de leurs camarades, les ouvriers du secteur de la découpe ont débrayé massivement entraînant la paralysie de l’usine. Ils n’ont pas attendu le syndicat qui voulait soumettre à l’arbitrage les suspensions en s’accrochant à la convention collective d’une durée écoeurante de 7 ans. Aussitôt le chien de garde des boss, l’État, est venu à la rescousse par sa Commission des relations de travail qui a ordonné la reprise du travail et a jugé que la grève envisagée pour lundi était illégale. Malgré cela et le désaveu syndical de la grève, dans la soirée, les employés de l'usine votèrent à 78 % en faveur d'une grève illégale dès le lundi matin. Le résultat de leur action indépendante du syndicat : les mesures disciplinaires visant six travailleurs sont effacées. Le septième cas fera l'objet d'un arbitrage accéléré.

Ailleurs dans le monde, prenons aussi l’exemple de l’usine Fiat de Pomigliano dans le sud de l’Italie qui est paralysée par une grève. « Un comité ouvrier, formé indépendamment de l’appareil syndical, organise la mobilisation. Jusqu’au dimanche 13 avril, les piquets de grève ont été soutenus par 99% de la main d’œuvre. Le lundi 14 avril, les grévistes ont décidé de bloquer le passage des marchandises de manière à fermer entièrement l’usine. Le conflit porte sur le sort de 316 ouvriers qualifiés de «gênants» par l’entreprise qui a décidé de les donner en sous-traitance à un centre logistique qui n’est qu’une antichambre vers le chômage. Le blocage des camions se poursuivra tant que les 316 travailleurs n’auront pas été réintégrés dans l’usine. Le soutien et la solidarité active sont essentiels pour les grévistes qui maintiennent des piquets 24 heures par jour. » (Communiqué du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire)

Ces deux luttes montrent clairement que la classe ouvrière n'est pas prête à accepter les sacrifices toujours plus importants que les capitalistes et leur État cherchent à lui imposer.

Attention aux fausses solutions !

Les deux luttes d’Olymel et de Fiat sont bien différentes de celle de Crocs de Québec et celle de la Golden Brand de Montréal. À Crocs, l’État par son ministre de « l'Emploi et de la Solidarité sociale », Sam Hamad, soutient que son ministère va tout faire pour orchestrer rapidement l'aide aux travailleurs et faciliter la recherche d'emplois tandis que le porte-parole syndical parle de projet de relance. Aucune mobilisation et isolement complet des ouvriers et ouvrières mais malgré l’absence de moyens de pression, la compagnie a préféré fermer l’usine quelques semaines plus tôt que prévu au cas où il y aurait de la résistance à la fermeture. À la Golden Brand quelque 540 ouvriers et ouvrières perdront leur emploi à cause d’un déménagement de son atelier de confection à l’étranger. Le niaisage comme le boycott des magasins Moores ne changera rien si ce n’est que de faire couper des postes dans ces commerces. Des politiciens comme Gilles Duceppe, chef du Bloc, sont venus se faire du capital politique sur le dos des prolétaires. Leur slogan « Buy Canada » mais ce qu’ils pensent en fait c’est « Sell everywhere ». Aujourd’hui c’est « Buy Canada » et demain ce sera « Défendons le Canada ou le Québec »… et tuons nos ennemis les ouvriers et ouvrières du Vietnam, de Chine, de Russie, de la Roumanie ou d’ailleurs lors d’une guerre mondiale qu’ils préparent. La concurrence capitaliste, les crises économiques se règlent toujours par des guerres avec des prolétaires de camps impérialistes opposés, qui sont obligés de s’entretuer.

Ouvriers, ouvrières nous n’avons pas à soutenir ces slogans nationalistes, nous sommes la majorité sur terre, c’est nous qui produisons la richesse mais qui ne contrôlons rien.

Nos luttes sont légitimes, mais sont-elles suffisantes pour faire reculer les exploiteurs ?

Pour que son combat soit efficace, la classe ouvrière se doit d'abord d'imposer un rapport de force à la bourgeoisie ; et, pour cela, il lui est nécessaire de multiplier ses luttes, de les étendre, au moyen de délégations massives, à d'autres usines, entreprises et secteurs, et de tout faire pour les unifier.

Entreprendre cela exige que les ouvriers prennent eux-mêmes en mains leurs luttes, à travers des assemblées générales souveraines et des comités de grève élus et révocables à tout instant, et ne s'en remettent plus aux syndicats qui ne sont plus, depuis longtemps, des organismes de défense des intérêts ouvriers. Bien au contraire ! C'est le chemin que doit nécessairement prendre le prolétariat pour défendre aujourd'hui efficacement ses intérêts immédiats et repousser les attaques répétées du capital. Mais c'est aussi le chemin qui lui permettra demain - par le développement de son combat et parce qu'elle est la classe révolutionnaire - de "partir à l'assaut du ciel" et de mettre à bas ce système qui, sans cela, ne peut mener l'humanité qu'à une nouvelle (et sûrement dernière) guerre mondiale.

DÉVELOPPONS ET UNIFIONS NOS LUTTES CONTRE LE CAPITALISME,

CONTRE SA LOGIQUE DE MISÈRE ET DE MORT

Des communistes internationalistes, à Montréal 1er mai 2008
email : cim_icm@yahoo.com
Adresse : CIM_ICM, C.P.55514, Succursale Maisonneuve, Montréal, QC H1W 0A1
et la Fraction interne du Courant Communiste International (Mexique, France)
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